Ict-innovation/FBT-fr/2-9
Contents
- 1 2.9. Taxonomie de Modèles d’Entreprise basés sur les logiciels libres et open source
- 2 Introduction aux Modèles d’entreprise en logiciels libres et open source
- 3 La taxonomie des Modèles d’Entreprise basés sur les Logiciels libres et open source
- 3.1 La Sélection de Logiciels
- 3.2 Installation
- 3.3 L’intégration
- 3.4 La Formation
- 3.5 Maintenance et Assistance
- 3.6 La Migration des Logiciels
- 3.7 Consultance
- 3.8 Localisation et Internalisation
- 3.9 Le Développement de Logiciels et la Personnalisation
- 3.10 Certification
- 3.11 D’autres Modèles d’Affaires
- 3.12 Le Statut des Politiques en matière de logiciels libres et open source en Afrique
- 4 Évaluation
2.9. Taxonomie de Modèles d’Entreprise basés sur les logiciels libres et open source
Introduction aux Modèles d’entreprise en logiciels libres et open source
Les logiciels libres et open source offrent des opportunités pour un large éventail de modèles d’entreprise. Chaque modèle tirant de la valeur de la liberté qu’ont les entreprises et des individus en utilisant, modifiant, partageant et en redistribuant des copies légales des logiciels. Un élément commun à tous les modèles d’affaires en logiciels libres et open source est que plus de profit est réalisé autour de services au lieu de ventes de produits logiciels déjà développés. Au niveau des modèles d’entreprises basés sur les services, il y a réellement une petite ou aucune différence entre les modèles d’entreprise basés sur les logiciels libres et open source et les modèles d’entreprises propriétaires. Une entreprise orientée vers le logiciel propriétaire peut offrir les mêmes services de qualité à un client que ceux fournis par une entreprise basée sur les logiciels libres et open source. La principale différence réside en
- la manière dont la société génère les revenus
- comment les clients bénéficient des produits et des services de l’entreprise. Le logiciel libre et open source fournit l’accès au code source et le droit de le modifier, le logiciel propriétaire ne le fait pas et
- le modèle de coût utilisé
Il y a également quelques différences concernant les compétences de base nécessaires pour faire fonctionner un modèle d’entreprise. Les modèles d’entreprise basés sur les logiciels libres et open source exigent des compétences et (au moins une certaine) interaction avec la communauté. Mais il n’y a pas nécessairement de différences entre les logiciels libres et open source et les modèles d’entreprises propriétaires concernant le réseau de partenaires, les marchés/les clients, les chaînes de distribution, la relation avec les clients et la gestion de ces relations.
Le fait que le code source de logiciels libres et open source soit ouvert alors que le code source de logiciels propriétaires est fermé n’a pas d’importance si le client en logiciels libres et open source ne veut pas ou n’est pas capable de vérifier ou de modifier le code. Les principaux avantages des logiciels libres et open source ne se trouvent pas vraiment du côté de la demande mais plutôt du côté de l’offre. Un fournisseur de logiciels propriétaires est limité pour la plupart à quelques-uns ou à un type de fournisseur ou développeur de logiciels. Le logiciel libre et open source est habituellement fourni par une communauté beaucoup plus vaste de développeurs et de contrôleurs, ou de fournisseurs. Cette communauté fournit un banc d’essai puissant et le groupe de développeurs qui permet aux entreprises basées sur les logiciels libres et open source d’interagir avec cette communauté d’une façon significative pour écourter les cycles de développement et le temps nécessaire pour la personnalisation des logiciels afin de répondre aux besoins des clients. L’interaction avec la communauté de façon significative est cependant liée à deux conditions fondamentales :
- La communauté appuyant les services d’une entreprise basée sur les logiciels libres et open source doit être assez grande, et devrait également faire montre d’un certain degré de professionnalisme, tel que la capacité à respecter les délais ou l’existence d’acteurs clés dans la communauté qui peuvent être contactés pour changer les logiciels, corriger des bogues, organiser le travail au sein de la communauté, etc. La dynamique la plus essentielle entre l'entreprise et la communauté est que l'entreprise doit se considérer comme une partie de la communauté et réciproquement, la communauté doit considérer l’entreprise comme étant très attentive à leurs besoins et aspirations.
- Le deuxième point s’avère crucial lorsqu'on prend en compte les entreprises basées sur les logiciels libres et open source dans de nombreux pays en développement. Evidemment, une entreprise qui vend des produits en plus des produits des logiciels libres et open source sera en mesure d’obtenir plus de soutien et un meilleur appui de la communauté si elle interagit en permanence avec cette dernière, participe aux communications et aux évènements, sponsorise certaines activités, envoie des rapports de bogues ou de corrections à la communauté, etc. Une entreprise à succès basée sur les logiciels libres et open source ne DOIT PAS tout simplement télécharger le logiciel du site Web d’un projet ou forge mais DOIT rester visible à la communauté du projet dans la mesure du possible. La forme la plus extrême pour priver une compagnie des potentiels fournis par l’appui de la communauté est de créer un processus fils du logiciel de la communauté, étant donné que les processus fils ne sont pas habituellement acceptés par beaucoup de communautés en logiciels libres et open source (voir le module 1.1).
Dans les marchés de masse, les entreprises ont toutes les opportunités allant de la pleine collaboration en logiciels libres et open source à la création de « Fork ». Créer un « Fork » d’un projet pourrait s’avérer être une stratégie utile pour une entreprise si, par exemple, la communauté ne soutient pas les fonctionnalités que l'entreprise voudrait voir intégrées dans le logiciel, ou si le calendrier de lancement ne correspond pas aux plans de l'entreprise. Le désavantage en matière de création de processus fils pour un projet – qui peut conduire à la perte du soutien communautaire – est moins prononcé dans des marchés de niche (où en tout cas les communautés sont petites) ou dans les communautés qui sont assez grandes pour être divisées et appuyer la solution originale basée sur les logiciels libres et open source ainsi que la création du « fork ».
Cependant, dans certains contextes, les entreprises sont confrontées à un choix très limité d’opportunités. Du fait que les communautés sont souvent très petites, les entreprises ont des difficultés à trouver un soutien efficace de la communauté locale. La situation des entreprises basées sur les logiciels libres et open source dans ces contextes peut être comparée à une entreprise dans une situation de création de « Fork ». Elles s’appuient sur leurs propres compétences pour comprendre et modifier le code, trouver et corriger les bogues, adapter le logiciel aux besoins du client et ainsi de suite. Par conséquent, tandis que le logiciel libre et open source permet aux entreprises sur de larges marchés d’utiliser la communauté en vue d'optimiser le temps de développement et de déploiement de logiciels, les entreprises sur des marchés très spécifiques ou locaux n’ont pas souvent ces opportunités.
La taxonomie des Modèles d’Entreprise basés sur les Logiciels libres et open source
Le terme « Taxonomie » est une façon systématique de nommer et d’organiser le contenu en groupes qui partagent des caractéristiques similaires. En classant les modèles d’entreprises basés sur les logiciels libres et open source africains, une typologie facettée est prise en compte. Une taxonomie facettée est une structure en forme d’étoile avec chaque noyau dans l’étoile étant associé ou lié avec un élément au centre de l’étoile. Par exemple, Apache étant le centre d’une étoile avec chaque noyau ou sous-projet (Serveur HTTP, Ant, Harmony, Jakarta, Tomcat, etc.) représentant l’un de ses plus de 70 projets. Dans la taxonomie des modèles d’entreprise basés sur les logiciels libres et open source, représentée dans la figure 2.8.1 ci-dessous, les quatre libertés essentielles des logiciels libres et open source (voir module 1) et la valeur de l’entreprise sont au centre de l’étoile. Saillis du centre sont des noyaux ou modèles d’entreprise qui se trouvent être en opération dans les études de cas.
- Utiliser le logiciel comme vous voudrez
- Etudier, modifier
- Redistribuer, partager les produits dérivés
- Vendre, personnaliser, localiser
Le tableau ci-dessous résume les modèles d’affaires présentés dans les études de cas. Dans le tableau, la légende suivante est adoptée : SLG= Sélection de Logiciel, INS=Installation de logiciel, INT=Intégration, FOR=Formation en logiciels libres, MAS=Maintenance et Assistance, MIG=Migration Logiciels/Systèmes, CON=Conseil, LOI=Localisation et/ou Internalisation de logiciels, DEV=Développement et Personnalisation de Logiciels, CET= Certification Technique et Légale.
Module | Entreprise | | |||||||||
SLG | INS | INT | FOR | MAS | MIG | CON | LOI | DEV | CET | ||
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Maarch | |
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Bantalabs | |
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Inno3 | |
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Libre-TIC | |
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2SI | |
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EC2LT-RTN | |
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Dakilinux-Togo | |
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Ada Group | |
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Tableau 1: Modèles d’Affaires basés sur les logiciels libres et open source africains capturés dans les Etudes de Cas.
La Sélection de Logiciels
Les recettes sont obtenues dans le modèle d’affaires de sélection de logiciels en faisant payer les services associés à aider les clients à sélectionner le logiciel libre et open source le plus approprié pour une tâche donnée. Daffara, C. (2007) a souligné que la sélection de logiciels est vraiment une phase multi-étapes, allant de l'identification des besoins identifiés et de la connaissance du marché des logiciels à la sélection des logiciels, qui minimisent la quantité de code qui doit être développée. La prolifération de logiciels libres et open source va toujours de manière croissante et souvent plus d’un type de solution est disponible pour effectuer la même tâche. Par exemple, OpenOffice et KOffice sont tous les deux des logiciels intégrés appropriés pour le traitement Word.
Une entreprise désireuse d’offrir ce type de service peut avoir besoin d’investissements considérables, en termes de connaissance des différents progiciels et outils disponibles, les forges et les projets offrant la solution logicielle, les communautés derrière le logiciel, les questions de sécurité, et être en mesure d’évaluer le logiciel sélectionné par rapport aux normes internationales telles que l’ISO 9126 – la fiabilité, la fonctionnalité, la maintenabilité, la portabilité, la convivialité, et l’efficacité. De plus, argumenta Daffara, C. (2007), la plupart des projets n’ont pas un “mécanisme de marketing” explicite, qui diffuse des informations sur les caractéristiques et les fonctionnalités sur un logiciel comme des entreprises de logiciels commerciales. Cela veut dire que les entreprises qui veulent offrir des services de conseil en matière de sélection de logiciels doivent consacrer un certain degré d’effort tout juste pour le contrôle des sites Web et la liste de diffusion, et extraire de là des informations sur les nouvelles versions ou nouveaux logiciels. Toutes, sauf deux des sociétés des études de cas adoptent ce modèle d’affaires.
Installation
L’un des modèles d'entreprises en logiciels libres et open source les plus courantes est de proposer l'installation des logiciels libres et open source pour les clients qui ne possèdent pas de compétences suffisantes en matière d’installation et de maintenance de solutions basées sur les logiciels libres et open source. Avec les systèmes d’exploitation GNU/Linux en particulier, il y a beaucoup d’installateurs de logiciels interactifs et non interactifs en cours d’utilisation, ce qui rend l’installation et la mise à niveau de logiciels beaucoup plus faciles. Les systèmes de gestion de progiciel (ex. dpkg pour Debian /Ubuntu ou logiciels deb; RPM pour les logiciels RedHat/Suse et logiciels rpm) et des installateurs (ex. Synaptic avec APT) sont utilisés pour installer, supprimer et obtenir des informations sur les logiciels. Alors que l’argent peut être gagné à travers l’installation des logiciels, il faut faire attention à ce que les entreprises ne facturent pas beaucoup pour ce service.
L’intégration
Le modèle d’entreprises derrière l’intégration de logiciels libres et open source implique la facturation de clients qui veulent que certains composants logiciels soient intégrés dans leurs (nouveaux ou existants) systèmes. Pour être impliqué dans ce type d’affaires, les sociétés doivent avoir l’expertise et les compétences nécessaires pour comprendre comment une solution particulière ou un logiciel fonctionne comme un système unifié. Des systèmes de logiciels complexes sont composés de nombreux petits bouts et morceaux ou composants de logiciels. Souvent il faut ajouter ou supprimer des composants logiciels afin que le système de logiciel fonctionne de la manière souhaitée par les clients. Daffara, C. (2007) a souligné que les entreprises d’intégration de logiciels peuvent avoir besoin d’adopter une approche en deux étapes pour ce type d’activité. Développer et cartographier « une démarche de configuration spécifique nécessaire pour “s’accorder avec” un composant de logiciel open source dans une structure existante et avec le développement de la personnalisation nécessaire pour ajouter les fonctionnalités manquantes ou corriger les incompatibilités ». Ainsi, l’intégration de logiciels en tant qu’activité exige beaucoup de compétences techniques; bien qu’il y ait des outils d'intégration de solutions d'entreprises tels que openadaptor. Dans les études de cas, seules trois entreprises sont impliquées dans l’activité d’intégration de logiciels.
La Formation
La formation en logiciels libres et open source comme une affaire est le modèle d’affaires le plus courant en Afrique et elle est citée dans 100% des cas étudiés. La formation en logiciels libres et open source comporte un facteur de réussite en raison de la nature du phénomène des logiciels libres et open source, le processus de développement, et les dynamiques de communauté. Le phénomène des logiciels libres et open source est un concept relativement nouveau, justifiant des investissements substantiels dans la formation des personnes sur les choses essentielles sur la base de logiciels libres et open source. Les projets en logiciels libres et open source ont en général une mauvaise documentation et même là où les documents sont disponibles, le style de présentation et le contenu sont souvent très difficiles à comprendre d’un point de vue non technique ou novice. L’assistance en matière de logiciels est toujours disponible dans les forums et sur les listes de diffusion.
Toutefois, de nombreux utilisateurs, surtout en Afrique, n’ont pas l’expérience de participer aux forums sur les logiciels libres et open source et aux listes de diffusion. Cela fait qu’il est difficile d’obtenir de l’aide à partir des projets en logiciels libres et open source. La participation active exige également l’accès à l’Internet et une bonne connexion, ce qui est resté une barrière potentielle pour une pleine participation aux activités de projets en logiciels libres et open source. Ces barrières en logiciels libres et open source se sont avérées être de bonnes voies pour établir et assurer la formation en logiciels libres et open source. L’activité de formation en logiciels libres et open source peut prendre de nombreuses formes (voir le module 6), allant de formation pour la certification à la formation des clients dans l’utilisation des solutions basées les logiciels libres et open source. Daffara, C. (2007) est d’accord que les entreprises qui installent ou fournissent une solution basée sur les logiciels libres et open source ont aussi besoin de former le client en même temps. D’habitude la formation est personnel-intensif, et exige des efforts pour la création du matériel de formation initial devant être utilisé durant les cours. Une bonne estimation du travail requis est qu’il est nécessaire d’investir environ 3 à 8 heures pour préparer le matériel didactique pour chaque heure de formation dispensée.
Maintenance et Assistance
Le logiciel est comme une voiture décapotable (comme dans le logiciel libre et open source) ou avec capot soudé (comme dans le logiciel propriétaire) et doit être maintenu. Les utilisateurs ont besoin fréquemment d'assistance lorsque le logiciel fonctionne mal ou ne fonctionne pas comme attendu. Daffara, (2007) a fait un récit détaillé sur le modèle d’entreprise de maintenance et d’appui en soulignant que dans la plupart des systèmes complexes il existe un besoin continu d’appui et d’assistance, à la fois pour les améliorations des caractéristiques et l’adaptation du système à l’environnement informatique en évolution. Les contrats d’appui sont habituellement basés sur le temps et sur le niveau. On distingue généralement 3 niveaux (correspondant aux services d’appui en « bronze », en « argent » et en « or »), avec un degré variable de service garanti.
Ce modèle d'assistance est utilisé par de nombreuses entreprises qui ont transformé un progiciel commercial (pas complètement réussi sur le marché commercial ou incapable de remplir complètement son potentiel commercial) en un progiciel open source ; l’idée sous-jacente est que les auteurs du code sont censés être les experts les plus qualifiés pour le soutenir. Le premier exemple célèbre de ce modèle était le serveur d’application Zope, avec beaucoup d’autres en existence active (par exemple la conception de boîte à outils assistée par ordinateur OpenCascade, Compiere, Alfresco et beaucoup d’autres). Il est intéressant de noter que des contributions venues de l’extérieur sont habituellement reçues des participants venus de l’extérieur même dans le cas de domaines d’application très spécifiques, comme Open Cascade. Toutes les entreprises dans les études de cas offrent de l'assistance et de la maintenance à leurs clients.
La Migration des Logiciels
Semblable aux services d’intégration, la migration est basée sur la connaissance profonde à la fois de l'environnement de dé art et de l’environnement final. La plupart des services de migration sont basées sur des progiciels qui aident à automatiser la migration (par exemple les configurations utilisateurs), ou sur « des progiciels » préconfigurés d’OSS qui fournit des substituts complets d’environnements propriétaires.
Nous pouvons citer comme exemples des remplacements de systèmes de messagerie/logiciel de travail en groupe ou de systèmes d’exploitation de l’ordinateur de bureau. Habituellement, les services de migration exigent une étape spécifique d’intégration en plus de la migration de base, et pour des travaux à grandes échelle, cela peut nécessiter la coordination des différentes entreprises, offrant des services spécifiques(par exemple, une qui est spécialisée en portage de code personnalisé, une dans la migration des services de courrier, etc.). L’Etude de Cas ci-dessous montre la migration des logiciels du Département d’Informatique et des Systèmes d’Information (CSIS), Uganda Martyrs University – l’université des martyrs de l’Ouganda.
Consultance
Les services de consultants basés sur les logiciels libres et open source sont l’une des pratiques commerciales les plus courantes documentées dans les études de cas. Cependant, la plupart des entreprises qui utilisent ce modèle offrent davantage de services de consultants dans le domaine des logiciels propriétaires. Dans le monde des logiciels libres et open source, les développeurs de logiciels libres et open source qui veulent être indépendants démarrent souvent par une entreprise de service de consultants. Ce modèle économique est vu comme un moyen de gagner sa vie et devenir indépendant tout en gardant un œil sur ce qui se passe dans le monde des logiciels libres et open source. Le cabinet-conseil prend diverses formes ; allant de l’enregistrement de noms de domaine, la conception et hébergement du Web, l’installation et la configuration des systèmes de gestion de l’apprentissage, à la maintenance de serveur et la fourniture de matériel informatique avec Linux (notamment Ubuntu) installé. Ainsi, le service de consultants en logiciels libres et open source est rarement une entreprise autonome, mais fonctionne plutôt en juxtaposition avec d’autres activités. Cela étant, il est important de garder à l’esprit les conseils suivants:
- Que font vos concurrents?
- Combien perçoivent-ils pour les services similaires à ceux que vous offrez?
- Envisagez la sous-traitance des services
- Acquérez les compétences marketing et commerciales
- Comprenez les aspects juridiques pour faire des affaires dans votre région.
Localisation et Internalisation
La localisation d’un logiciel est le processus de modification et de personnalisation de parties spécifiques du logiciel (ex. en ajoutant un logo d’entreprise) afin qu’il réponde aux besoins des marchés locaux ou les exigences des clients.
La localisation permet aux utilisateurs de logiciels d’interagir et de s’identifier avec les logiciels dans une langue et dans une culture qui leur est native. La localisation est plus qu’une simple pratique d’entreprise basée sur les logiciels libres et open source, elle est philosophique et patriotique. Bien élaborée, elle donne aux utilisateurs le sentiment de droit d’appropriation et de contrôle sur les logiciels et les affaires. L’internalisation est le processus de développement ou de modification d’un logiciel afin qu’il réponde aux besoins de différents lieux ou d’exigences linguistiques. L’internalisation de logiciels a de plus amples implications qui sont beaucoup plus larges que la localisation. Le plus souvent, les termes localisation et internalisation sont utilisés de manière interchangeable. Selon World Wide Web Consortium ou W3C, l’internalisation comporte:
- Concevoir et développer d’une manière qui élimine les obstacles au déploiement de la localisation ou l’internalisation. Cela inclut des choses telles que l’activation de l’utilisation de l’Unicode, ou veiller à la bonne gestion des encodages de caractères hérités, le cas échéant, prendre soin de la concaténation de chaînes, éviter la dépendance en code de valeurs de chaîne de l’interface utilisateur, etc.
- Fournir le soutien pour des fonctionnalités qui peuvent ne pas être utilisées jusqu’à ce que la localisation se produise. Par exemple, ajoutant du balisage dans vos DTD pour appuyer un texte bidirectionnel, ou pour identifier la langue. Ou ajouter un support CSS pour le texte vertical ou d’autres fonctions typographiques non latines.
- Le Code de validation pour soutenir des préférences locales, régionales, et linguistiques ou qui sont culturellement liées. Typiquement, cela implique l’intégration des données de localisation et des caractéristiques prédéfinies provenant des bibliothèques existantes ou des préférences utilisateurs. Par exemple, les formats date et heure, les calendriers locaux, les formats de nombre et les systèmes de numération, de tri et de présentation de listes, la gestion des noms personnels et les formes d’adresse, etc.
- Séparer les éléments localisables à partir du code source ou du contenu, de sorte que les alternatives localisées puissent être téléchargées ou sélectionnées en fonction des préférences internationales de l’utilisateur selon le besoin.
En tant que modèle d’entreprise viable basé sur les logiciels libres et open source, les études de cas démontrent qu’il est économiquement justifié d’internationaliser le logiciel seulement si on trouve un marché pour l’écouler. Il est économiquement peu justifié pour une entreprise basée sur les logiciels libres et open source en Gambie, par exemple, de dépenser du temps et d’effort considérables pour traduire Mozilla Firefox en langue Fula, alors que la langue officielle est l’anglais et la majorité de la communauté des hommes/femmes d’affaires parle l’anglais. Cependant, la localisation est une grande entreprise à travers l’Afrique. Les clients veulent avoir le droit de propriété et ils veulent que leurs logos soient sur leurs produits, et ils se sentent beaucoup plus à l’aise s’ils peuvent cliquer en Swahili Anza (Démarrer) ou kufungua faili (Ouvrir Fichier). Toutefois, de nombreux utilisateurs préfèrent plutôt voir “Ce programme à cessé de fonctionner” que l’équivalent en Swahili « kuacha kukabiliana ». Cela montre le caractère sensible de la localisation de logiciels et les entreprises devraient faire beaucoup attention, savoir l’éthique de leur milieu d’affaires et consulter les clients avant de s’engager dans toute activité de localisation.
Le Développement de Logiciels et la Personnalisation
Le paradigme du développement des logiciels libres et open source qui fait pression sur Internet est une communauté de bénévoles pour développer, personnaliser, et déployer des logiciels de haute qualité dans un cycle de développement plus court. Le logiciel est supposé être de meilleure qualité, répondant, au fil du temps, aux différentes exigences des clients. L’innovation se produit parce que l’individu X ou société expérimentée télécharge le code source et personnalise le logiciel en fonction des besoins du (client).
Le logiciel est alors redistribué au client ou à la communauté avec des ‘améliorations’ via le site Web du projet ou par une forge logicielle (ex. SourceForge, Gforge, Freshmeat, etc.). Cependant, pour la plupart des petites entreprises, peaufiner les fonctionnalités des logiciels ou applications en fonction des besoins des clients est limité au « développement – via- personnalisation ». Dans ce processus, une entreprise ne fonctionne pas avec ou ne modifie pas le noyau du logiciel, mais simplement personnalise l’interface utilisateur graphique (GUI) pour répondre aux besoins des clients. Dans certains cas, une entreprise avec un personnel expert en développement de logiciels peut développer son propre logiciel et le relâcher comme « Logiciel à télécharger gratuitement ». Les clients peuvent télécharger et utiliser le logiciel tel quel ou payer à la société pour plus de personnalisation. Toutefois, personnaliser un logiciel libre et open source ne donne pas toujours l’autonomie à une PME utilisant le logiciel libre et open source. Par exemple, si une société ou un individu utilise une licence open source de Zimbra collaboration Suite, et a modifié le logiciel, l’entreprise doit utiliser le Zimbra Inside logo sur l’interface client web.
Certification
Daffara (2007) a fait un exposé sur l’adéquation technique et la certification juridique dans des modèles d’entreprises viables orientées vers les logiciels libres et open source. Il a par la suite maintenu que les certifications d’aptitude technique se font principalement par des intégrateurs et des consultants externes, et peuvent se présenter sous deux formes : certification de conformité à une norme internationale (par exemple des normes sécuritaires ou de qualité) et la certification d’adéquation pour un environnement spécifique. Dans un sens, l‘intégrateur donne l’assurance que dans les deux cas, le progiciel est conforme à un ensemble précis de règles, et qu’il est légalement responsable d’une telle conformité. Des certifications de portée limitée, comme les garanties sécuritaires, sont bien à la portée des PME. Par contre une garantie de qualité à grande échelle des composants est bien difficile à atteindre si le projet open source lui-même ne dispose pas d’un mécanisme explicite sur place en matière de gestion de projets. La plupart des distributeurs Linux effectuent ce test d’adéquation d’une manière très simple, en choisissant la version candidate la plus plausible d’un progiciel code source en fonction de l’objectif de distribution (par exemple, dans la soi-disant distribution «édition entreprise» seules des versions stables sont utilisées, tandis que pour les distributions« bleeding edge » la plus récente version instable est sélectionnée).
La certification juridique, selon Daffara (2007) est un modèle relativement nouveau, qui a émergé des problèmes perçus de mélange de code à partir de licences multiples, et de plusieurs procès. La certification juridique est liée aux domaines suivants: l’utilisation correcte des licences OSS et commerciales, certification de brevets, d’autres certifications de propriété intellectuelle. Le premier domaine est lié au mélange et à l’utilisation appropriée de composants, qui peuvent avoir des licences différentes et des restrictions différentes. Alors que plus de 70% de code open source sont réellement publiés sous GPL, il existe plus de 50 autres licences, et certains composants de base sont publiés sous une licence non GPL (l’Apache foundation software, Mozilla/Firefox ou l’environnement de développement intégré Eclipse). En utilisant et intégrant de nombreux composants différents, il est fondamental d’être en mesure de vérifier que chaque code est utilisé correctement et représenté. C’est vraiment une tâche qui requiert des capacités juridiques, plus que les capacités techniques et, pour cette raison, elle est perçue par la communauté orientée vers les logiciels libres et open source comme un modèle « tangentiel ».
En raison du caractère inhérent d’adéquation technique et de certification, aucune des entreprises génératrices de revenus qui ont fait l’objet d’études de cas ne génère de revenus des activités commerciales dans ce domaine. Cependant, le marché africain autour des affaires en logiciels libres et open source montre des signes prometteurs dans ces domaines.
D’autres Modèles d’Affaires
Quelques nouveaux «Modèles d’Affaires Africains basés sur les logiciels libres et open source » difficiles à classer par catégorie ont émergé, lesquels selon les participants ont d’énormes potentiels d’affaires.
- Dans le domaine de l’emballage de logiciels libres et open source
- FOSSCDs (www.fosscds.co.za) entreprise forge.
- Pack schema....vs freedom toasters, opencafe concept.
- Dans le domaine du marketing des logiciels libres
- Construire un dépôt de biens et de services orienté vers les logiciels libres et open source
- Les entreprises basées sur les logiciels libres et open source peuvent utiliser et bénéficier d’un incubateur
- D’autres modèles d’affaires assortis* Fournir de la documentation FOSS
- Fournir la documentation sur les logiciels libres et open source
- Gestion stratégique des logiciels libres et open source
- Conseil en matière de politique, questions d’héritage pour les nouvelles sociétés
- Spécialisation de logiciels libres et open source pour les appareils mobiles
- Archivage des données, stockage
- Le traitement des données
- La comptabilité, l’étude, l’impôt, et l’analyse de données de recensement
Le Statut des Politiques en matière de logiciels libres et open source en Afrique
Le tableau ci-dessous montre le statut des politiques logiciels libres notées en Afrique. A noter qu’à part l’Afrique du Sud, le Maroc et le Kenya, il existe peu de politique en matière de logiciels libres et open source bien que les affaires autour des logiciels libres et open source soient en plein essor dans ces pays. Comment en est-on arrivé à cette situation ? Quelles sont les implications futures de l’engagement dans les affaires en logiciels libres et open source sans qu'il n'y ait une politique dans ce sens? Qu’est-ce qui devrait venir en premier, mettre en place une politique et encourager des pratiques commerciales autour d’elle ou se servir d’environnements d’affaires existants pour développer des politiques pour aider à protéger ces entreprises et rendre plus facile l’assimilation de nouvelles entreprises ?
Pays | Politique gouvernementale en matière de logiciels libres et open source |
Benin | Le gouvernement a identifié le développement du logiciel libre comme une stratégie et il voit la promotion du logiciel libre et la «philosophie libre» comme bénéfique pour la disponibilité des logiciels et le développement au Bénin. Il encourage les organisations de la société civile à s'engager dans la «bataille» pour l'adoption à grande échelle des logiciels libres, en particulier au niveau international. Un projet de laboratoire de logiciel libre (LABTIC) a été élaboré, avec le soutien de l'Agence universitaire de la Francophonie. |
Sénégal | Le Sénégal n'a pas de politique logiciels libres, mail il est mentionné ici pour deux raisons. Tout d'abord, le Sénégal a une quantité notable d'activités et de réalisations en matière de TIC pour le développement. Il a une société civile très engagée autour de Linux et du logiciel libre : notamment par le Groupe des Utilisateurs de Linux et des Logiciels
Libres et aussi, le chapitre sénégalais d'Internet Society a également un fort intérêt dans FOSS. Deuxièmement, les responsables informatiques au sein du gouvernement font des expériences avec des solutions de logiciels libres et font leur promotion interne. Il est prévu que la prochaine politique TIC contiendra de forte résolution sur les logiciels libres. |
Burkina Faso | Inconnue. |
Ghana. | Le Ghana n'a pas de politique publié, mais il y a un groupe d'utilisateurs Linux très actifs. Ce qui est preuve de l'usage des logiciels libres de plus en plus grandissant au Ghana, mais pas du développement local de logiciels libres. |
Cote d'Ivoire | Inconnue. |
Togo | Inconnue. |
Mali | Inconnue. |
Rwanda | Inconnue, un déploiment dans les écoles avec 1 portable par enfant |
Burundi | Inconnue |
Kenya | Bien qu’une politique officielle en matière de logiciels libres et open source n’ait pas été adoptée par le gouvernement du Kenya, des lois relatives à l’approvisionnement ont été modifiés pour s’assurer que les solutions basées sur les logiciels libres et open source ne soient pas exclues des appels d’offres.
Il y a aussi une prise de conscience et un soutient grandissants de la part de certains parlementaires à propos des logiciels libres et open source. En 2011, le Kenya lance l'initiative Données Libres |
Ouganda | Inconnue, adoption par les université. Il existe un centre, FOSSug qui collabore avec certain secteurs du gouvernement |
Tanzanie | Inconnue, des initiatives sont issues de la société civile et les universités |
Afrique du Sud | Oui. Le gouvernement d’Afrique du Sud a officiellement approuvé une politique en matière de logiciels libres et open source en février 2007. Par la suite, les Normes d’Interopérabilité Minimum (MIOS) pour le gouvernement ont été publiées. Pour plus d’informations : http://www.gossrc.org/geographical/africa/south-africa-1 |
Namibie | Inconnue, les initiatives viennent de la société civile |
Tableau 2: Statut des politiques logiciels libres dans quelques pays Africains